
(Dimension de l’étiquette originale : 99 x 130 mm)
Pour la majorité des lecteurs francophones, « Le Cid » évoque en premier lieu la pièce de théâtre écrite par Pierre Corneille en 1636 et le nom de son héros principal, personnage de fiction. Pour les Espagnols, tel qu’il est représenté sur cette étiquette de Jerez Amontillado, El Cid correspond à un personnage certes légendaire, mais qui a bel et bien existé.
Né Rodrigo Díaz de Vivar à Burgos en 1043, chevalier espagnol chrétien puis mercenaire, le Cid a eu une vie mouvementée. Il s’est tout d’abord battu pour les rois de Castille contre le roi Maure de Séville, puis au service des princes de toute l’Espagne orientale, tant chrétiens que musulmans. De cette époque date son surnom de el Cid, qui viendrait de l’arabe assayyid (le seigneur), ou bien al Ka’id (caïd) grade équivalent à celui de général dans les armées mauresques. Il a été effectivement marié à une Chimène (Jimena Díaz), nièce du roi de Castille, qui lui restera fidèle malgré ses alliances opportunistes et ses nombreux revirements. Il est mort le 10 juillet 1099 roi de Valence, ville qu’il avait conquise par les armes quelques années auparavant. Sa veuve Chimène tiendra Valence contre les Maures jusqu’en 1102 avec ses maigres forces, sans véritablement être aidée par son oncle roi de Castille. En évacuant la ville avec sa petite armée, elle emportera les restes du Cid. La légende dit que, pour ne pas décourager ses soldats, Chimène le fit tenir sur son cheval Bavieca, en lui plaçant son épée Tizona dans la main, de façon à ce que tous le croient encore en vie.
Réputé invaincu, le Cid devint rapidement une figure légendaire, symbole de la reconquista espagnole. Son épopée a fait l’objet de récits dès le 12è siècle. Pour sa pièce, Corneille s’est inspiré de faits réels et d’un récit plus tardif Las Mocedades del Cid [1], épopée dramatique de Guillén De Castro (1618).
Le tombeau du Cid, ainsi que celui de sa femme Chimène sont visibles dans la Cathédrale Santa María de Burgos. Ses restes, volés par un soldat de Napoléon Bonaparte en 1809, seraient actuellement en France, en Saône-et-Loire. Son épée Tizona, représentée sur l’étiquette, longtemps exposée au musée de l’armée à Madrid, est actuellement conservée au musée de Burgos [2].
Liens et références :
1. Site Babelio : https://www.babelio.com/auteur/Guillen-de-Castro/291815
2. Espada Tizona. Site du musée de Burgos. https://museodeburgos.net/2021/11/24/1087/

Texte publié initialement le 12/04/2020 sur le site orange « des étiquettes racontent » (https://des-etiq-racontent.monsite-orange.fr/page-5e92e6a927a7f.html)