Montespan, le cocu le plus célèbre de France

(Dimension de l’étiquette originale : 104 x 102 mm)

Madame de Montespan doit sa célébrité d’avoir été, de 1667 à 1678, la maîtresse de Louis XIV. Elle lui donna 7 enfants, dont 4 vivants tous légitimés par le roi, qui ont de nombreux descendants actuels dans les cours d’Europe.

Son mari légitime, Louis Henry de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, a connu aussi une sorte de célébrité à l’époque, puis un oubli quasi-total jusqu’à la fin du XXème siècle, alors que son histoire est pourtant exceptionnelle.

Fier gascon, un peu rustique, malheureux à la guerre, au bord de la ruine permanente, il n’a pas pu (ou su) empêcher sa magnifique épouse, dont il était follement amoureux, de succomber aux plaisirs de la cour puis aux avances répétées de Louis XIV. Lorsqu’il apprit son infortune, il eut une conduite inédite, courageuse voire suicidaire : au lieu d’accepter la situation et d’accepter des compensations financières et honorifiques comme c’était l’habitude à l’époque quand on était cocufié par le Roi, il se rebella et fit un scandale retentissant à la Cour : tournée des salons, où il se répandit en insultes contre ce roi très chrétien voleur de femmes mariées, puis provocation directe du roi à Saint-Germain, en tenue de grand deuil, son carrosse orné de catafalques noirs et de bois de cerf aux quatre angles, symboles de la royale tromperie.

Cette conduite irrévérencieuse le conduisit en prison, puis à l’exil dans ses terres du sud-ouest, qu’il rejoignit en une lente procession à travers toute la France dans son carrosse funèbre et cornu ! Il n’établit pas sa résidence au château de Beaumont, sa propriété du Gers, mais au Château de Bonnefont dans les hautes Pyrénées. De là, ne renonçant jamais, il continua à s’agiter, commandant pour sa femme une messe de deuil chaque année.

Les tribulations du Marquis de Montespan, en qui certains virent un des premiers révolutionnaires, ont été sorties de l’oubli par Eve Ruggieri [1], actuelle propriétaire du Château de Beaumont, et plus récemment par le virevoltant roman de Jean Teulé, « Le Montespan » [2].

Cette étiquette provient des héritiers de Monsieur P. Ricklin, ancien propriétaire du Château Beaumont, où il produisait de l’Armagnac. Elle précède de quelques décennies la réhabilitation de l’honneur du Marquis, ce qui peut expliquer la petite erreur : « Ancienne propriété de Mme de Montespan ».

Rendons au Marquis son titre de propriété, déjà qu’ « On » lui avait pris sa femme !…

Liens et références :

  1. Ève Ruggieri, L’honneur retrouvé du marquis de Montespan, Paris, Perrin, 1992
  2. Jean Teulé, Le Montespan, Paris, Julliard, 2008

Texte publié initialement le 16/04/2020 sur le site https://des-etiq-racontent.monsite-orange.fr, mis à jour le 02/07/2020