Vins disparus, le vin des Queyries…

(Collection particulière)

Contrairement à la première impression, il ne s’agit pas d’une étiquette de Champagne, mais d’une étiquette lithographiée de vin de Bordeaux, rouge très probablement, appelé vin des Queyries. Il provenait de La Bastide, cité intégrée en 1865 à la ville de Bordeaux, qui a connu une grande prospérité entre le XVIIIème siècle et les années 1950.

Dans la seconde édition de 1845 de leur « Traité sur les vins du Médoc et les autres vins rouges et blancs du département de la Gironde » [1], Franck et Fauré citent les vins de Queyries comme les meilleurs vins girondins dits « de Palus » :

« La nature a spécialement consacré le département de la Gironde à la culture de la vigne : les vignobles y prospèrent dans tous les terrains, dans les graves, sur les coteaux, et même dans le sol d’argile qui borde les rivières de la Garonne et de la Dordogne. Ces rivages plantureux qui ont conservé le nom latin de Palus, produisent des vins rouges justement appréciés. La première de toutes les palus est celle des Queyries, située vis-à-vis Bordeaux. C’est cette langue de terre qui des coteaux du Cypressat s’avance, sur la rive droite du fleuve, vers le magnifique croissant que forme le port. »

Plan de Bourdeaux et de ses environs. Fait par Matis [Hippolyte], géographe ordinaire du roy (s.d.) [1716-1717]. Détail sur les vignes du palus de Qaéry et La Bastide, face au port de la lune et aux Chartrons

Vins robustes de coupage, mais aussi vins consommés en propre, en cuvée millésimée et avec étiquetage assez luxueux, comme le prouve cette étiquette de 1839. Selon Franck et Fauré, les vins des Queyries se prêtaient bien à la l’épreuve du « retour des Indes », consistant à faire voyager aux tropiques les vins dans les cales des voiliers, aller et retour, afin de les bonifier. « Alors que les voyages de long cours étaient moins rapides, les Queyries étaient très recherchés; on aurait eu crainte d’exposer longtemps aux ardeurs tropicales des vins plus légers ; on en faisait même revenir d’outre-mer pour leur donner par ce double voyage une haute valeur très-renommée. ».

Cette technique étonnante et coûteuse s’adressait essentiellement aux vins robustes : «Certains vins très alcooliques, chargés d’éléments qu’ils ont besoin de dépouiller pour vieillir, les Porto, les Xérès, parfois même des Bordeaux ou des Bourgognes très corsés, mûrissent plus rapidement si on les soumet pendant un certain temps à un brassage, particulièrement à celui d’un voyage en mer. » (Paul Cassagnac Les Vins de France Hachette 1927).

Bouteilles et étiquettes de  cuvées « Retour des Indes » de Château Pontet Canet, Château Lafitte, et de Château Chasse Spleen 1864. source : Page FB Duperé BarreraL’origine de ces vins remonterait à Gaspard d’Estournel, propriétaire du Château Cos d’Estournel à Saint Estèphe [2]

La vigne a déserté les palus de ces bords de la gironde, industrialisés et urbanisés depuis bien longtemps. Le site « quai de Queyries, mon amour » rappelle l’histoire des queyries, liées aux pierres de l’Entre-Deux-Mers acheminées à Bordeaux par voie fluviale [3]. Extrait :

« Les pierres des coteaux de l’Entre Deux Mers étaient transportées jusqu’à la Garonne, par voie fluviale, le long des « esteys » (cours d’eau) qui traversaient les plaines des Queyries, anciens marécages nouvellement asséchés. Dans ces plaines fertiles, on faisait pousser des vignes de palus, qui donnaient les vins des Queyries, très connus et appréciés au XVIIIème siècle.

Lors de la construction du premier pont de Bordeaux, le Pont de pierre, en 1822, les quais Queyries et Deschamps, l’un en aval, l’autre en amont du pont, sur la rive droite, dans le quartier de la Bastide, commencèrent à s’industrialiser. Les industries firent disparaître les vignobles. La première grande gare bordelaise, desservant la ligne Bordeaux Paris, fut construite sur le quai des Queyries en 1852. La Bastide était riche et puissante. La ville de Bordeaux réussit alors, après de nombreuses difficultés [4], à annexer ce quartier qui faisait pourtant partie de la commune de Cenon. En 1865 Cenon la Bastide devint Bordeaux Bastide.

Le quai des Queyries, avec sa gare, sa gare maritime, ses appontements, ses entreprises, ses usines, son transbordeur aérien pour le charbon, ses docks, ses chantiers navals, connut jusque dans les années 1950 une prospérité inégalée. Abandonné à partir des années 1970, il se couvrit de friches industrielles envahies par les ronces. »

Actuellement, il existe un Clos des Queyries situé dans le quartier de La Bastide à Bordeaux, très joli bâtiment du XVIIIè-XIXè siècle entourée d’un parc, transformé en chambre d’hôtes de charme et de luxe [5]. Peut-être le château d’une ancienne propriété viticole ?

Le Clos des Queyries, matin de septembre. Un havre de calme, de verdure, de fraicheur proche du centre historique de Bordeaux. Accueil très chaleureux, on recommande !

Liens et références :

1. Jean-Joseph Fauré et William Franck. Traité sur les vins du Médoc et les autres vins rouges et blancs du département de la Gironde (2e édition revue, augmentée et accompagnée d’une carte…)Chaumas Editeur, Bordeaux1845. Accédé par le site GALLICA https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6529165f/texteBrut

2. Indiablognote. Retour des Indes, l’explication.  http://www.indiablognote.com/article-retour-des-indes-l-explication-45588529.html (lien inaccessible depuis 2021)

3. Site internet « quai de Queyries, mon amour ». Ce site créé en 2003 par Christophe Laichouchen, riche de textes et de photographies, était accessible en 2020 lors de la première publication de cet article, reste référencé sur wordpress mais hélas non accessible lors de la mise à jour de 2023.  Espérons une prochaine remise en ligne de ce très beau site … http://www.quaidequeyries.net/

4. Alexandre Saramite, Essai d’un point de vue géopolitique sur le pont Bacalan-Bastide à Bordeaux, 2011. Les premiers chapitres de ce travail sur le « pont Chaban Delmas » détaillent de façon vivante et illustrée l’historique des difficultés de communication entre les deux rives de la Garonne à Bordeaux. https://www.academia.edu/12225180/Essai_dun_point_de_vue_g%C3%A9opolitique_sur_le_pont_Bacalan_Bastide_Chaban_Delmas_%C3%A0_Bordeaux

5. Site du Clos des Queyries. https://www.leclosdesqueyries.com/

© Texte posté le 27/06/2020, mis à jour le 04/09/2023

les Sexe-Symboles !

En 2007, la société de négoce bordelaise Omnivins a lancé, à grand renfort de marketing, une gamme de vins de pays baptisée « Soif de Cœur » [1], couplée à un site de rencontres sur Internet. Chaque vin était décliné en deux présentations : étiquette rose pour les femmes, étiquette bleue pour les hommes. La contre-étiquette donnait toutes les informations pour se rendre sur le site de rencontres. Un code d’accès apparaissait au dos de la contre-étiquette lorsque la bouteille était vide, et permettait à l’acheteur ou l’acheteuse d’avoir un contact avec un autre amateur de Soif de cœur !

A l’achat, les seuls repères dont disposait le consommateur pour différencier une bouteille « masculine » d’une bouteille « féminine » étaient la couleur dominante bleue ou rose de l’étiquette et de la capsule, ainsi que les symboles de sexe ou de genre, bien visibles en blanc sur fond coloré : le rond surmonté d’une flèche pour les hommes, le rond surplombant une croix pour les femmes.

Ces deux « symboles sexuels » sont universels et reconnus par tous, du moins dans les pays occidentaux. Mais qui connaît leur provenance ? Evocation d’un spermatozoïde et de sa « cible » ? Symbolique de l’action (la flèche) pour les hommes et de l’ancrage dans la terre, du foyer et de la maternité pour les femmes ? … Pas du tout.

Ces symboles viennent de la Grèce antique, qui avait établi des liens entre les astres, le travail des métaux, et le genre des humains… C’est ainsi que, par rapport à l’or, métal le plus précieux associé au soleil, le fer qui se travaille dans la force et le bruit était associé à Thouros (la planète Mars) et à la masculinité, tandis que le cuivre, plus doux, l’était à Phosphoros (la planète Venus) et à la féminité. Vénus avait d’ailleurs deux noms, un pour l’astre du matin et un autre pour l’astre du soir, jusque à ce que les anciens comprennent qu’il s’agissait de la même planète. Phosphoros, littéralement « qui apporte la lumière », qualifiait la Vénus visible à l’aube, annonciatrice du lever du soleil. Elle a donné plus tard son étymologie au phosphore, élément chimique qui brille à la lumière.

Le schéma ci-dessous montre comment les lettres grecques utilisées dans Thouros, le theta et le rho, ainsi que que le phi de Phosphoros, ont formé progressivement par contraction les symboles que nous connaissons aujourd’hui [2].

Ces « sexes-symboles » confirment l’adage selon lequel « les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus »…

Mais pas de confusion, on parle bien des planètes et non des dieux : la déesse de l’amour, Vénus latine, se nommait Aphrodite chez les Grecs, et Mars le dieu de la guerre, Adès.

A propos de la déesse de l’amour, voici une autre représentation de nos deux « sexe-symboles» en version plus érotique  …

Liens et références :

1. « Soif de coeur » est une marque déposée de la société Hausmann Famille. https://marques.expert/haussmann-famille/soif-de-coeur-3456531.html

2. G D Schott. Sex symbols ancient and modern: their origins and iconography on the pedigree. British Medical Journal 2005; vol 331:p1509-10. doi:10.1136/bmj.331.7531.1509 https://www.bmj.com/content/331/7531/1509

© Texte posté le 30/06/2020

Sang et or des barres catalanes

De nombreuses étiquettes de vins du Roussillon et de Catalogne arborent les bandes rouges et jaunes, historiquement « Sang et Or », symboles de la Catalogne.

Ce n’est pas le moindre mérite du producteur de cette cuvée « Sang et Or, pure légende » d’AOC Côtes du Roussillon, que de nous conter l’origine des « Quatre Barres » ou « Barres Catalanes ». Ainsi désigne-t-on le signe héraldique qui constitue l’écu Catalan, à l’origine d’un des drapeaux actuels les plus anciens d’Europe. Citons le texte de la contre étiquette :

« La légende confère à ce blason glorieux le qualificatif de « sang et or » : le comte de Barcelone, Guifred « El Pilos » était venu au secours du roi de France, Charles le Chauve (823-877), attaqué par les Normands. Les agresseurs furent repoussés, mais Guifred, qui s’était couvert de gloire, avait été grièvement blessé dans les combats. Le roi vint lui rendre visite et lui jetant les bras autour du cou lui dit : « Que puis-je faire pour vous, noble et vaillant guerrier ? ». Alors Guifred pria le roi de lui donner un blason pour son écu. Le champ à fond d’or était absolument nu. « Devise qui avec le sang s’acquiert, avec le sang doit être écrite » prononça le roi et approchant sa main droite de la blessure d’où le sang coulait en abondance, il y trempa ses doigts moins le pouce, puis les passa de haut en bas sur la face dorée de l’écu. L’écu fut aussitôt présenté au noble guerrier et le roi Charles lui dit : « voilà quelles sont vos armes ». »

Selon une notice de l’ancien site de l’office de tourisme de Perpignan, également consultable sur le site officiel du tourisme catalan [1], le premier témoignage de l’existence de l’écu catalan serait un sceau du Comte Ramon Berenguer IV de Barcelone, descendant de Guifred el Pelut (version catalane de Guifred el Pilos ou Wilfrid « le Velu » !), sur un document provençal datant de 1150. C’est ainsi que les armoiries personnelles du Comte seraient devenues les armoiries de la dynastie catalane puis le drapeau catalan.

Ce site nous rappelle comment ce drapeau, nommé Senyera par les Catalans, fut étroitement associé au combat toujours actuel de la Catalogne pour son indépendance [2], mais aussi à la démocratie face aux dictatures espagnoles:

« L’Union des Peuples Catalans fit des Quatre Barres son emblème officiel. Pendant la dictature du Général Primo de Rivera (1923-1930) puis pendant la période franquiste (1939-1975), le drapeau catalan fut interdit, mais son usage clandestin de disparut jamais. Les Diades Nacionals (fêtes nationales) de 1976, 1977 et 1978 furent marquées par le déploiement de milliers de drapeaux catalans qui flottaient partout en Catalogne. Le Statut d’autonomie de 1979 a repris le texte républicain de 1933 de L’Estatut Interior de Catalunya (Le Statut Intérieur de la Catalogne) : « Le drapeau de Catalogne est le drapeau traditionnel, à quatre barres rouges sur fond jaune ». 

Photo illustrant l’article de Sud-Ouest en ligne [2], légendée : « Un an après le référendum du 1er octobre 2017, le 11 septembre 2018, près d’un million d’indépendantistes ont de nouveau défilé dans les rues du centre de Barcelone, à l’occasion de la fête nationale catalane, la « Diada ». © Crédit photo : LLUIS GENE / AFP »

Liens et références :

1. Le drapeau catalan. Catalunya Experience, site officiel du tourisme catalan. https://www.catalunyaexperience.fr/non-classe/le-drapeau-catalan#:~:text=La%20Generalitat%20de%20Catalogne%20le,barres%20rouges%20sur%20fond%2

2. Cathy Lafon, Indépendance de la Catalogne : la longue histoire d’un vieux rêve. Journal Sud-Ouest. Publié le 01/10/2017, mis à jour le 19/10/2019. https://www.sudouest.fr/2017/10/01/referendum-en-catalogne-la-longue-histoire-d-un-vieux-reve-d-independance-3818929-6109.php

© Texte posté le 13/06/2020

Une Yquem dans la tourmente

(Collection particulière)

Voici une étiquette allemande de Château Yquem assez énigmatique, surtout pour les non germanophones.

Sous le nom « Chat. de Yquem », de formulation déjà un peu étrange, l’appellation BORDEAUX. On s’attendrait plutôt à Sauternes… ou à rien, tellement la mention Yquem est connue et se suffit à elle-même en des temps où l’étiquette n’était pas le réceptacle obligé de multiples mentions légales.

La mention en petit caractères en dessous de BORDEAUX intrigue d’avantage. Elle se traduit en Français par « ou avec toute autre impression», on va voir pourquoi.

Suit un nom de société  familiale, Gebrüder (frères) Jllert, située dans la ville de Klein-Auheim-Hanau, dans l’état de Hesse. On pourrait penser qu’il s’agit du négociant ayant importé et mis en bouteilles le vin. En fait, il s’agit d’un imprimeur, comme le désigne la mention lithographische Kunstanstalt (institut ou atelier d’art lithographique).

Le numéro (7274) est le modèle de l’étiquette. La mention Goldm. 9. per 1000 correspond au prix, non du vin, mais des 1000 étiquettes, exprimé en Mark-or (Goldmark).

Il s’agit donc d’une étiquette de présentation d’un imprimeur allemand, avec numéro de modèle, prix au mille, mise en page, illustration, nom du vin que le client vigneron ou négociant peut personnaliser (et pour l’étiquette factice, pourquoi se priver du nom prestigieux d’Yquem ?!). La mention « ou avec toute autre impression » s’explique mieux. La mention finale Eindruck extra. ne signifie pas « qualité d’impression extra », mais plutôt que l’impression n’est pas comprise dans le prix annoncé des étiquettes.

Pour finir, de quand date cette étiquette ?

On peut l’estimer assez précisément, compte tenu du chaos économique qu’a traversé l’Allemagne dans les années 1920. Le prix sur l’étiquette est indiqué en Marks-or (Goldmark), qui était la monnaie de l’empire allemand indexée sur l’or. A partir de 1914 et le début de la guerre, le Mark-or n’est plus indexé sur l’or et n’existe plus de facto. Il est substitué par le papiermark, de valeur identique, qui subit l’hyperinflation qu’a connue la République de Weimar entre 1922 et 1923 (250% par mois à l’été 1923) [1]. Le cours du mark s’effondre : fin 1923 un dollar vaut officiellement 4,200,000,000,000 marks (quatre trillions deux cents milliards), alors qu’il valait 4,2 marks or avant la guerre [1]. La création en novembre 1923 du Rentenmark, monnaie un peu virtuelle à nouveau indexée sur l’or et réservée aux échanges commerciaux, contribue à stabiliser la situation.

Le 30 août 1924, les anciens marks (Goldmark ou papiermark) sont remplacés par les Reichsmarks, qui laisseront la place au Deutsche Mark en 1948.

On peut donc parier que cette étiquette lithographiée, qui n’a jamais vu une bouteille de près, figurait dans le catalogue 1923-1924 de l’imprimeur Jllert. Une autre étiquette de présentation de cet imprimeur, affichant le millésime 1921 et un prix en Goldm., corrobore cette proposition de datation. Il est intéressant de remarquer que des étiquettes plus tardives du même imprimeur portant des numéros de modèle supérieur à 10 000 voient leur prix exprimé en Reichmarks (Reichm.) et sont probablement postérieures à 1924 [2].

Liens et références :

1. Jean-François Beaulieu, L’hyper-inflation allemande sous la république de Weimar.  http://www.causes-crise-economique.com/hyper-inflation-weimar-allemagne.htm

2. Collection d’étiquettes de Rhum et d’alcools de Petr Hlousek, série d’étiquettes de l’imprimeur Jllert https://rum.cz/result.htm?rp=1&pl=20&qqdt=rum  

© Texte publié le 13/06/2020

Timbre allemand de 50 milliards de marks (1923). Source Wikipedia

Les Cadillac

Tous les éléments sont réunis sur cette étiquette délicieusement kitch de Cadillac « Château Le Gascon » pour raconter une histoire extraordinaire. Celle qui relie le vin de Cadillac et la marque automobile du même nom.

La voiture, d’abord : cette Cadillac est un cabriolet convertible série 6200, fabriqué en 1959. Voiture mythique, voiture de star, …. rose bien sûr !

Le vin, ensuite : le Cadillac est un vin blanc liquoreux du bordelais dont la qualité a été reconnue par une AOC/AOP propre en 1973. La ville de Cadillac est une ancienne bastide située sur la Garonne dans l’Entre deux Mers. La zone de production, qui couvre 22 communes autour de Cadillac, est voisine des AOC/AOP Loupiac et Sainte Croix du Mont. Le vignoble produit également d’excellents vins rouges d’appellation « Cadillac Côtes de Bordeaux », AOC/AOP qui a remplacé en 2009 l’AOC « Premières Côtes de Bordeaux rouges », ainsi que des vins blanc sec « Première Côtes de Bordeaux Blanc ».

Mais quel lien unit les deux « Cadillac », le vin et la voiture ?

C’est un homme, Antoine de Lamothe-Launay, sieur de Cadillac.

.

Jeune officier de l’armée française, arrivé en aventurier au Canada et en Amérique du Nord, il y a fait rapidement son chemin, a commandé plusieurs forts et a fondé en 1701 la « Ville d’Etroit», devenue Detroit, future capitale de l’industrie automobile américaine [1]. En 1902, dans l’enthousiasme des commémorations du bicentenaire de la fondation de Detroit, les créateurs de l’entreprise automobile décident de baptiser leur firme « Cadillac », du nom du fondateur de la ville. En 1906, les armoiries du « sieur de Cadillac » sont retenues comme logo par le constructeur. Elles ornent depuis, dans des versions de plus en plus stylisées ou tronquées, les calandres des Cadillac [2, 3].

Le seul accroc à cette belle histoire, c’est que Lamothe-Cadillac n’est pas le vrai nom de notre aventurier, et que ses armoiries ont été bricolées à partir de celles d’autres familles ! Le fondateur de Detroit se nommait en fait Antoine Laumet [1]. Il s’est inventé une nouvelle identité plus flatteuse à son arrivée en Nouvelle-France, pratique courante à l’époque. Sa nouvelle identité, ainsi qu’une partie des armoiries, ont été « empruntées » au baron de Lamothe-Bardigues, seigneur de Cadillac et de Launay. Notre Antoine, natif de Saint-Nicolas de la Grave (Tarn-et-Garonne), n’avait donc aucun rapport direct avec la ville de Cadillac, mais était un véritable gascon.

Notons pour terminer que le château Le Gascon, s’il évoque les vraies origines du faux « Sieur de Cadillac », tient surtout son nom du lieudit « Gascon » de la commune de Loupiac, limitrophe de Cadillac, où est située la propriété. Etonnante coïncidence !

Liens et références :

1. Édouard Forestié, «Lamothe-Cadillac, fondateur de la ville de Détroit (Michigan), gouverneur de la Louisiane et de Castelsarrasin. – Notes complémentaires», Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1907, tome 35, p. 175-196. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5663511j/f197.image

2. Cadillac Logo Meaning and History (© 2019 Car Brand Names). http://www.car-brand-names.com/cadillac-logo/

3. Blog oklahoccitania :  http://oklahoccitania.canalblog.com/archives/2009/02/04/12180653.html

© Texte posté le 15/05/2020

Dernière cuite avant raison?

Etiquette sobre, texte court : ultima gueula lignea

Le texte, extra brut, signifie « ultime gueule de bois » en latin de cuisine. Si ultima (dernière, ultime) et lignea (féminin de ligneus, de bois) existent effectivement, pas de trace de gueula en latin. Même si Georges Feydeau s’en amuse dans les premières scènes de La dame de chez Maxim et légitime gueula lignea comme traduction latine de gueule de bois. Extrait (Acte 1, Scène 1) :

« (…)

Mongicourt, avec une tape amicale sur l’épaule.

À ce point ? Oh ! la la, mais tu es flappi, mon pauvre vieux !

Petypon.

À qui le dis-tu ! Oh ! ces lendemains de noce !… ce réveil !… Ah ! la tête, là !… et puis la bouche… mniam… mniam, mniam…

Mongicourt, d’un air renseigné.

Je connais ça !

Petypon.

Ce que nous pourrions appeler en terme médical…

Mongicourt.

La gueule de bois.

Petypon, d’une voix éteinte, en passant devant Mongicourt.

Oui.

Mongicourt.

En latin « gueula lignea ». (…)»

Le graphisme et la bichromie noir/blanc de l’étiquette évoquent plus un faire-part de décès qu’une étiquette de vin mousseux. Ce n’est pas un hasard : cette étiquette du début du XXè siècle a été conçue pour habiller une bouteille dédiée à un enterrement de vie de garçon !

D’où l’aspect funèbre de sa présentation, qui contraste avec l’invitation à la beuverie, traditionnelle dans ce rituel de passage de la vie de célibataire à la vie rangée de bon mari. Longtemps réservée aux seuls hommes, cette coutume remonterait au XVIIIème siècle. Le témoin du marié organisait avec ses amis proches un dîner fortement arrosé, souvent suivi par une soirée dans une maison close. Peut-être pour que le futur marié ne soit pas trop emprunté la nuit de ses noces à une époque où il n’y avait ni cours d’éducation sexuelle ni internet.

Chez les garçons, l’enterrement de vie de célibataire a évolué vers l’organisation d’activités sportives collectives, randonnée, saut à l’élastique, baptême de parachute, ou des sorties déguisées avec gages que doit honorer le futur marié. L’alcool reste au rendez-vous.

Les enterrements de vie de jeune fille, organisés uniquement entre filles sur le même modèle, ont débuté dans les années 1970. Ces fêtes sont maintenant parfois mixtes.

Les sociétés commerciales et les sites proposant d’organiser des enterrements de vie de célibataires ont fleuri. Certains d’entre eux, surtout destinés aux filles, voudraient supprimer le nom d’ « enterrement de vie de jeune fille » et proposent à la place EVJF (ce qui change effectivement tout), prétextant le caractère trop triste du mot enterrement pour un tel événement festif !

A l’opposé du caractère funéraire assumé de cette étiquette ancienne, correspondant à une époque où la soirée pouvait comporter un véritable simulacre d’enterrement, avec mise en terre d’un cercueil rempli par le futur marié de ses souvenirs de célibataire.

Texte publié le 02/05/2020

la véritable histoire du Coca Kola !

(Dimension des étiquettes originales : 72 x 49 mm)

Il avait presque tout bon, ce pharmacien (de première classe) de l’Isle Jourdain, dans le Gers, ancien diplômé de la Faculté de Toulouse. Vin de coca, vin de kola, il suffisait de les mélanger et de déposer le nom un peu modifié, fortune était faite, ou presque ….

Contrairement à la fable servie par le site officiel de Coca-Cola® France [1], l’invention de la célèbre boisson gazeuse par John Pemberton, pharmacien à Atlanta, ne doit probablement rien au hasard, mais plutôt à un sens aigu de l’opportunisme.

Sa première version de 1886 est une boisson alcoolisée à base de vin français macéré avec des feuilles de coca, des noix de kola et du damiana (Turnera Diffusa). Vendue sous le nom de French Wine Coca, elle n’était en fait qu’une imitation ou une déclinaison du plus célèbre des vins de coca alors commercialisé et célébré dans le monde entier, le vin tonique Mariani, inventé en 1866 par Angelo Mariani, pharmacien et chimiste corse [2]. Les premières lois anti-alcool votées aux USA et à Atlanta ont obligé très tôt Pemberton à modifier la composition de sa boisson, remplacer le vin par une sorte de caramel et de l’eau gazeuse, et la rendre ainsi non alcoolisée. Enfin en théorie, car des analyses récentes tendent à prouver que, comme ses concurrents, le Coca-Cola actuel contient toujours quelques traces d’alcool, moins de 10 mg/litre [34].

Quoi qu’il en soit, il est vraisemblable que le succès des versions initiales du Coca, avec ou sans alcool, comme celle du vin tonique Mariani, a été dû en grande partie à la cocaïne contenue dans la boisson. Selon l’historien Aymon de Lestrange, auteur d’une magnifique anthologie sur le Vin Mariani [2], celui-ci « devait contenir l’équivalent de 110 à 132 mg de cocaïne par bouteille. Deux verres à Bordeaux de Vin Mariani, la dose prescrite par jour, devaient en conséquence contenir environ l’équivalent de à 50 à 70 mg de cocaïne, ce qui correspond à peu près à une ligne de cocaïne inhalée, dépendant de sa taille et du degré de pureté du produit ». Une vraie drogue douce légale ! Pas étonnant que le vin soit dit « tonique », et que même les Papes Léon XIII et Benoit XV en redemandaient (illustration ci-dessous).

L’obligation de décocaïniser les feuilles de coca utilisées dans les boissons est intervenue en 1907 pour le vin Mariani et en 1903 pour le Coca-Cola. La célèbre marque importe et utilise toujours d’authentiques feuilles de coca, décocaïnisées par ses soins, pour la version actuelle de sa boisson [2].

Les papes Léon XIII et Benoit XV amateurs de Vin Mariani (publicités d’époque)

Liens et références :

1. La saga Coca-Cola. Site de Coca-Cola France.

2. Aymon de Lestrange. Angelo Mariani. Le vin de coca et la naissance de la publicité moderne. © Editions Intervalles, 2016.

3. La recette secrète du Coca-Cola enfin dévoilée? par Anne-Laure Pham. L’Express, publié le 14/02/2011

4. Colas, sodas… ce que vous buvez vraiment. 60 Millions de consommateurs. Mensuel – N° 473 – juillet 2012

Etiquette du Vin Tonique du Dr Pélissier, un autre pharmacien français installé dans le Puy de Dôme, issu du mélange de Coca, Kola, quinquina, et censé guérir de nombreuses affections, dont la tuberculose (phtisie) !

Texte publié le 22/04/2020

la guerre du Champagne

(Dimension de l’étiquette originale : 120 x 80 mm)

En Champagne, le XXème siècle a débuté par de graves conflits [1] occasionnés par la délimitation de la zone d’appellation « Champagne ». Un premier conflit, violent, oppose en 1910 les vignerons de la Marne aux négociants, qui importent à bas prix des vins d’autres régions qu’ils « champagnisent » et vendent sous étiquette authentique. Des maisons de négociants sont saccagées, des barricades s’érigent, l’armée intervient. Les vignerons marnais obtiennent une délimitation des vignobles, mais qui va entraîner par ricochet une autre révolte, celle des vignerons aubois… Dès décembre 1908, un décret de délimitation exclut l’Aube des zones d’appellation Champagne. Il est complété par une loi de finance votée le 06 février 1911, qui interdit aux vignerons aubois de vendre leur raisin à la Marne pour la fabrication du champagne !

Cette loi ruine les vignerons aubois qui avaient enfin reconstitué leur vignoble après la crise phylloxérique, sortaient d’une très mauvaise récolte 1910, d’un hiver froid, et étaient confrontés à une mévente du vin de consommation courante. Elle provoque dans la région la fameuse révolte des vignerons [2] dirigée par Gaston Cheq [3]. En mars 1911, de gigantesques manifestations, fleuries de drapeaux rouges, ont lieu à Bar sur Aube et à Troyes (20 000 manifestants). 125 conseillers municipaux démissionnent. Le 10 avril, le Sénat demande la suppression de la délimitation mais faute d’une confirmation, les troubles s’aggravent. Le gouvernement envoie l’armée (plus de 3000 hommes) à Bar sur Seine le 3 mai, puis dans les villages environnants pour contrer la fureur des vignerons. 

Le 7 juin 1911, le gouvernement crée par décret une appellation de « Champagne deuxième zone » pour l’Aube. L’agitation se poursuit car les Aubois veulent l’intégration pure et simple. Arrive la guerre, qui détruit nombre de villages viticoles de la Marne, puis l’armistice. 

Après des années de pression, la loi du 22 juillet 1927 réintègre toutes les communes auboises dans la zone appellation «Champagne ».

Cette étiquette de  » Champagne  deuxième zone  » aubois, vendue par un négociant d’Epernay, date donc de la période comprise entre 1911 et 1927. L’étoile rouge fait peut être écho à la révolution bolchevique russe de 1917, ou bien renvoie à la couleur rouge des manifestations de la ligue de défense des vignerons aubois ?… Rouge des drapeaux et des macarons arborés par les manifestants, sur lesquels était inscrite cette devise :

Champenois nous fûmes

Champenois nous sommes

Champenois nous resterons

Et ce sera comme ça !

Troyes, 9 avril 1911. Manifestation des vignerons champenois de l’Aube

Autres exemples d’étiquette de Champagne première et deuxième zone de négociants d’Epernay

Liens et références :

1. François Bonal. Encyclopédie du Champagne. La révolution vigneronne. Site des Grandes Marques de Champagne.

2. Dominique Fradet, « 1911 en Champagne. Chronique d’une révolution« . Éditions Fradet, Reims, 2011.

3. Site du Champagne Gaston Cheq (coopérative des Coteaux du Landion, 10200 Meurville).

Texte publié initialement le  21/04/2020 sur le site https://des-etiq-racontent.monsite-orange.fr/

Montespan, le cocu le plus célèbre de France

(Dimension de l’étiquette originale : 104 x 102 mm)

Madame de Montespan doit sa célébrité d’avoir été, de 1667 à 1678, la maîtresse de Louis XIV. Elle lui donna 7 enfants, dont 4 vivants tous légitimés par le roi, qui ont de nombreux descendants actuels dans les cours d’Europe.

Son mari légitime, Louis Henry de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, a connu aussi une sorte de célébrité à l’époque, puis un oubli quasi-total jusqu’à la fin du XXème siècle, alors que son histoire est pourtant exceptionnelle.

Fier gascon, un peu rustique, malheureux à la guerre, au bord de la ruine permanente, il n’a pas pu (ou su) empêcher sa magnifique épouse, dont il était follement amoureux, de succomber aux plaisirs de la cour puis aux avances répétées de Louis XIV. Lorsqu’il apprit son infortune, il eut une conduite inédite, courageuse voire suicidaire : au lieu d’accepter la situation et d’accepter des compensations financières et honorifiques comme c’était l’habitude à l’époque quand on était cocufié par le Roi, il se rebella et fit un scandale retentissant à la Cour : tournée des salons, où il se répandit en insultes contre ce roi très chrétien voleur de femmes mariées, puis provocation directe du roi à Saint-Germain, en tenue de grand deuil, son carrosse orné de catafalques noirs et de bois de cerf aux quatre angles, symboles de la royale tromperie.

Cette conduite irrévérencieuse le conduisit en prison, puis à l’exil dans ses terres du sud-ouest, qu’il rejoignit en une lente procession à travers toute la France dans son carrosse funèbre et cornu ! Il n’établit pas sa résidence au château de Beaumont, sa propriété du Gers, mais au Château de Bonnefont dans les hautes Pyrénées. De là, ne renonçant jamais, il continua à s’agiter, commandant pour sa femme une messe de deuil chaque année.

Les tribulations du Marquis de Montespan, en qui certains virent un des premiers révolutionnaires, ont été sorties de l’oubli par Eve Ruggieri [1], actuelle propriétaire du Château de Beaumont, et plus récemment par le virevoltant roman de Jean Teulé, « Le Montespan » [2].

Cette étiquette provient des héritiers de Monsieur P. Ricklin, ancien propriétaire du Château Beaumont, où il produisait de l’Armagnac. Elle précède de quelques décennies la réhabilitation de l’honneur du Marquis, ce qui peut expliquer la petite erreur : « Ancienne propriété de Mme de Montespan ».

Rendons au Marquis son titre de propriété, déjà qu’ « On » lui avait pris sa femme !…

Liens et références :

  1. Ève Ruggieri, L’honneur retrouvé du marquis de Montespan, Paris, Perrin, 1992
  2. Jean Teulé, Le Montespan, Paris, Julliard, 2008

Texte publié initialement le 16/04/2020 sur le site https://des-etiq-racontent.monsite-orange.fr, mis à jour le 02/07/2020

Le drapeau brésilien

(Dimension de l’étiquette originale : 117 x 75 mm)

Coupe du monde de football en 2014, Jeux Olympiques de Rio en 2016, mais aussi drame de la déforestation amazonienne, rétablissement d’un pouvoir autoritaire en 2018… Les occasions, heureuses ou non, de voir flotter le drapeau du Brésil n’ont pas manqué. Cette étiquette de Champagne « Drapeau Brésilien » nous en rappelle l’origine et les valeurs que ses créateurs ont voulu transmettre.

Le 15 novembre 1889, la toute nouvelle République des États-Unis du Brésil remplace l’ancien régime impérial. L’étiquette lithographiée date probablement de 1891, année où le célèbre drapeau a été adopté par le gouvernement provisoire de la république sous l’influence du général Benjamin Constant Botelho de Magalhães [1]. A cette époque, l’actuelle maison de champagne Henri Abelé s’appelait du nom de son fondateur flamand, Van der Veken [2].

L’idée du drapeau vient du professeur R. Teixeira Mendes, de son assistant M. Lemos et du professeur Pereira Reis, professeur d’astronomie. Il a été dessiné par le peintre Décio Vilares.

Les principales couleurs du drapeau symboliseraient les richesses du Brésil. Le fond vert représenterait ses forêts luxuriantes, le losange jaune ses richesses aurifères, tandis que le bleu profond de la sphère centrale serait celui de la couleur du ciel tropical. Autre version : le vert et le jaune étaient les couleurs respectives des Bragança et des Habsbourg, dont étaient issus le premier empereur du Brésil Pedro I et son épouse Léopoldine, à l’origine de l’indépendance du pays en 1822.

Dans le bleu du ciel, des étoiles… Elles symbolisent le district fédéral et les états fédérés du pays. Sur cette étiquette du XIXème siècle il y a 21 étoiles, comme sur la première version du drapeau brésilien entre 1889 et 1960. Puis le drapeau a évolué, comme celui des Etats Unis d’Amérique : à chaque fois qu’un territoire a été élevé au rang d’état, une étoile a été ajoutée au drapeau. Le drapeau brésilien actuel comporte 27 étoiles représentant le district fédéral (et sa capitale Brasilia) et les 26 états.

La disposition des étoiles correspond à l’aspect du ciel de Rio de Janeiro le 15 novembre 1889 à 8h30 ! Enfin, pas tout à fait selon les astronomes qui parlent de vue « cosmique » de la position des étoiles et des constellations ce jour-là. La représentation des étoiles du drapeau respecte presque parfaitement la disposition des constellations autour de la Croix du Sud. (Petit Chien, Grand Chien, Hydre femelle, Carène, Octant, Vierge, Triangle austral, Scorpion).

La date du 15 novembre 1889, inscrite sur la collerette de l’étiquette, est celle de la proclamation de la République. C’est aussi pour les astronomes une date exceptionnelle qui correspond à l’alignement parfait du grand axe de la très symbolique Croix du Sud avec le méridien passant par Rio de Janeiro.

Le bandeau central porte l’inscription « Ordem e Progresso » (ordre et progrès). L’expression est inspirée de la maxime positiviste [3] du philosophe français Auguste Comte dont Benjamin Constant et le professeur Texeira Mendes, entre autres républicains, étaient disciples : «L’amour pour principe, l’ordre pour base, le progrès pour but». Le positivisme était une philosophie qui s’appuyait sur les sciences dites positives, aujourd’hui appelées exactes ou dures, pour définir des lois d’organisation sociale. Introduit par des médecins, le positivisme a eu une grande influence en Amérique latine à la fin du XIXème siècle, à travers les mouvements révolutionnaires qui se sont produits au Brésil, en Argentine, en Uruguay.

La présence de la devise Ordem e Progresso sur le drapeau brésilien témoigne toujours de l’influence qu’a eue ce mouvement sur l’histoire politique du continent sud-américain.

A l’heure ou sont écrites ces lignes (2020), l’ordre règne au Brésil, mais le progrès ?….

Liens et références :

1. Benjamin Constant. https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Constant_Botelho_de_Magalh%C3%A3es

2. Site de la maison de Champagne Henri Abelé. https://maisons-champagne.com/fr/maisons/patrimoine/reims-et-ses-alentours/article/maison-henri-abele-le-sourire-de-reims

3. Monica Ribeiro. Ordre et progrès. Site de la Bibliothèque de France. https://heritage.bnf.fr/france-bresil/fr/ordre-et-progres (NB ce texte n’est plus accessible en ligne au 05/06/2023)

Texte publié initialement le 13/04/2020 sur le site https://des-etiq-racontent.monsite-orange.fr/ ; Mis à jour le 05/06/2023